19/07/2020

Madre de Rodrigo Sorogoyen


Madre... Elena reçoit un appel de son fils âgé de 6 ans qui est seul sur la plage. Son père l'a laissé là.
C'est au travers cet échange téléphonique intense et bouleversant que l'on suit minute après minute ce qui se passe. Son fils a disparu. Elle est en Espagne impuissante. Elena est effondrée.

On l'a retrouve alors 10 ans plus tard, elle travaille dans un restaurant au bord de la mer, sur cette même plage où son fils à disparu. Elle y croise alors un adolescent, Jean, qui lui fait repenser à son fils, là une relation ambiguë commence.

Ce film réalisé par Rodrigo Sorogoyen est un mélange de drame avec un soupçon de thriller. 10 après la disparition du fils d'Elena, on ne sait s'il est mort ou si elle recherche encore. Le fait qu'elle travaille sur le plage de cette perte, on peut en déduit qu'elle espère le retrouver. On peut aussi penser que Jean est son fils vu la réaction qu'elle a eu en le voyant... ébahit, étonnée, fut son comportement.

C'est Jean qui engage les premiers échanges, c'est souvent lui qui ira vers elle. On comprend tout de suite que, pour lui, il ne voit pas chez elle une mère mais une femme, une femme qui lui plait. Il lui demande son numéro, veut souvent la voir, il est assez direct et sait ce qu'il veut, elle!
Elena, quant à elle, est plutôt sur la retenue, elle est quand même amusée par son franc parlé, sa naïveté mais également sa maturité. Elle s'inquiète pour lui et veut aussi le protéger. Elle n'hésitera pas à entrer chez lui sans y être invitée créant une engueulade monstre chez les parents de Jean. 

Une relation amoureuse? oui, surtout à la fin du film quand les protagonistes s'embrassent, ce là devient plus limpide. Cependant le réalisateur a essayé de nous y perdre. Relation mère/fils et relation d'amants, il y a en effet les deux. 

La beauté dramatique du film est aussi à travers les plans, les plans larges apportent, à mon humble avis, un peu plus de suspense, j'étais parfois tenue en haleine. J'ai aussi remarqué que presqu'à chaque fois qu'il y avait un moment sensible (tout le film l'était), la plage était une sorte de leitmotiv, ce qui apportait une touche d'intensité, un peu comme pour recentrer le spectateur. 

Le film est incroyablement soutenu mais peut aussi être vu comme dangereux. Elena à 39 ans, Jean est un adolescent, cela peut faire peur mais bizarrement je n'y ai rien vu de malsain tant le film est dramatique et bouleversant. On comprend qu'Elena est perdue, elle essaye de se laisser aller, l'amour d'une mère se transforme en amour entre amants. Difficile de restée lucide et raisonnée. Le coeur a prit sa place. La fin du film est touchante. On va vers de la positivité, on y voit de la lumière comme si Elena allait mieux, un peu plus soulagée, prête à vivre malgré la perte. 

J'ai adoré ce film. Il sort le 22 juillet 2020 et vous invite à aller le voir. 





  

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